Les Charlatans de Belcastel
Il y a des jeux comme ça (mais je pense que c’est valable pour un livre, un film ou toute autre oeuvre), on a beau lire et entendre partout que c’est tout bon, on a beau savoir qu’il a reçu des prix importants… l’envie n’y est pas. Le titre, les illustrations ou tout autre élément subjectif en sont la cause… c’est ce qu’on appelle un préjugé. C’est mal, oui. Mais il y a aussi une part d’inconscient, donc difficile à éviter.
Bref, j’ai mis un peu de temps à essayer Les Charlatans de Belcastel et vous aurez déjà compris que j’avais tort. Parce que ce qui compte dans un film, ce n’est pas l’affiche mais le scénario. Ce qui compte dans un jeu, ce n’est pas la boîte mais ce qu’il y a dedans. Ce n’est pas la promesse qu’il envoie, mais l’envie d’y rejouer ou non une fois la partie terminée. S’il se retrouve souvent sur la table ou reste dormir dans l’armoire…
En 3 jours, nous avons fait 8 parties. Et toutes les personnes à qui nous l’avons fait découvrir ont accroché. Des joueurs occasionnels comme passionnés. Et ce n’est pas fini puisque le jeu propose plusieurs niveaux et qu’on a très envie de tous les découvrir. Là on est au niveau 3 sur 4 et on a hâte de jouer avec les grimoires du niveau 4 et le verso des plateaux chaudrons. La rejouabilité est grande et c’est un point important bien sûr.
Mais venons-en au fait: dans Les Charlatans de Belcastel, vous incarnez un guérisseur à la recherche de la recette miracle pour préparer la potion idéale. Vous aurez besoin d’ingrédients et de sous pour progresser vers cet objectif. Mais si vous dosez mal, vous risquez de faire exploser votre chaudron. On est dans un… mélange de genres particulièrement réussi: le facteur chance est bien présent mais complètement au service du jeu, le côté “stop ou encore” avec la prise de risque omniprésente donne du sel à l’ensemble, les choix cornéliens entre les différents ingrédients qui donnent tous des bonus différents sont jouissifs, le jeu en simultané où l’on n’attend jamais son tour est bien vu. Le tout dosé juste comme il faut, avec une belle originalité et un matériel qui donne en fait immédiatement envie de jouer… bref que du bonheur ! Même le côté frustrant de tirer le mauvais jeton alors qu’il y en avait 8 dans le sac (un peu à la “Motus” et ses boules noires) passe au second plan, même pour les plus grognons. c’est vous dire ! 😉
Typiquement le genre de jeu “Familial Plus” comme on dit aujourd’hui. Un peu entre les deux: plus compliqué qu’un jeu “simple”, mais moins qu’un jeu “lourd”. Vous voyez ce que je veux dire ? Ce n’est pas toujours réussi, mais ici, en fait, tout le monde y trouve son compte. Vraiment. Essayer, c’est l’adopter ! On refait une partie ?