Challengers

A force, on en arriverait presque à créer une catégorie spéciale “Boites moches”. Bien sûr, c’est subjectif, c’est une question de goût, mais des jeux comme Skyjo ou Les Charlatans de Belcastel, pour ne citer qu’eux, font un peu l’unanimité à ce niveau-là. Disons qu’ils ne partent pas avec les faveurs du pronostic et ne donnent pas, de prime abord, une envie folle de s’y intéresser. On a beau dire que c’est le scénario qui fait le bon film et non l’affiche, on peut difficilement s’empêcher d’être influencé par l’image. Et il faut bien avouer que Challengers fait partie de ces jeux qui au premier regard suscitent plus la grimace que l’émoi…

Voilà voilà voilà…

Oser surmonter ses préjugés !

Ah bah oui… lorsque je débute comme ça, vous aurez sans doute déjà compris que ce Challengers en vaut la peine. A l’instar des deux jeux cités plus haut, mais dans un genre encore tout différent. Assez unique en son genre même puisqu’il mêle plein de choses: tactique, chance, ambiance, deck building… le tout via un mode de jeu “tournoi” encore jamais vu et qui rend ce jeu particulièrement attachant. C’est rapide, efficace, délirant, hyper-prenant. Les joutes se succèdent, la tension monte, le plaisir grandit au fil des manches. Et on en sort avec la banane et une envie folle d’y rejouer.

Ok… alors Challengers, ça marche comment ?

Alors en gros, Challengers est un jeu de… bataille en mode tournoi. Oui, le simple jeu de bataille de notre enfance. Mais en version survitaminée. Comme si vous pouviez entre chaque partie choisir des cartes qui vont se rajouter et améliorer votre paquet (qu’on appelle deck dans le jargon). Toujours face à un joueur à la fois, mais vous affronterez tout le monde au fil de la partie même si vous êtes nombreux.

Pour mieux comprendre comment ça marche, voici les cartes de départ que chacun reçoit. Oui, on part tous avec le même deck. On remarque directement la valeur de la carte (de 1 à 4) qui représente sa force de base.  En plus de ça, chacun reçoit une petite carte colorée qui indique où se placer au cours des 7 manches que compte la partie. Ca a l’air nébuleux comme ça, mais je vous rassure on comprend directement avec l’ensemble du matériel sur la table.

Mais trève d’explication laborieuse, je vous invite à visionner les quelques minutes de l’excellent Ludochrono consacré à Challengers:

Simple ? Oui. Super accessible ? Non.

Il est fort possible que je vous aie perdu durant la vidéo. Car si vraiment une fois qu’on joue ça roule tout seul et on comprend vite la mécanique, elle peut aussi sembler déroutante et un peu abstraite de prime abord. Ce simple jeu de bataille est en effet plus subtil qu’il en a l’air et il faut juste oser rentrer dedans et se laisser porter pour en comprendre toutes les finesses et ressentir des sensations inattendues au départ. Et dans ce cas là, ce sont en général les adultes qui montrent des réticences, au contraire des enfants (dès 8-9 ans) qui n’ont même pas peur et sauteront à pieds joints dans le jeu. Et franchement sur ce coup-là, croyez-moi… c’est eux qui ont raison ! 😉

Des cartes, des cartes et encore des cartes !

Il y en a pléthore dans la boite, réparties en paquets A, B et C. Comme dans les meilleurs jeux de deck building, certaines vous sembleront super fortes dans une partie et beaucoup moins dans une autre. Vous aurez vite des chouchous mais il faudra sans cesse vous adapter aux tirages en vue de trouver les combos-de-la-mort-qui-tue. On ne peut à ce stade qu’imaginer le nombre d’extensions possibles pour encore plus de variété et de fun. Faisons confiance aux auteurs, c’est sans doute déjà prévu !

Quelques exemples de cartes

Addictif ? Oui, mais dans le bon sens du terme !

Déjà une dizaine de parties à notre actif avec différents publics et on ne s’en lasse pas. Et la méfiance parfois constatée au départ avec de nouveaux joueurs laisse toujours très vite place à l’enthousiasme généralisé. On adore ce moment où l’on voit s’installer le prochain adversaire face à nous avec son deck, ses trophées et un mélange d’inquiétude et d’excitation… ainsi que les parties courtes et tendues avec ce suspense permanent et la joie de construire un deck qui tient la route.  Alors bien sûr, le jeu appelle à jouer à nombreux, de préférence 6 ou 8, mais il est déjà très amusant à 4 ou même à 2. Les ingrédients sont les même au niveau du jeu, rien ne change, il y a juste moins de mouvement de sièges. Je le conseille par contre moins si on est un chiffre impair, l’adaptation proposée pour cette configuration nous a moins convaincu.

Bref, Challengers est un vrai coup de coeur et on n’a qu’une envie: y rejouer vite et souvent !

Petite partie de Challengers à 8 joueurs !

Voir aussi le site officiel du jeu (en anglais)